Je lis souvent au sujet de la chapelle des messages assez durs quand à son abandon et à l'inertie des institutions et services publics à réagir. C'est un discours qui peut sembler sonner juste si on se limite au simple constat mais grâce à ce blog, j'ai pu entrer en contact avec une partie des propriétaires et des personnes très impliquées sur ce dossier. J'ai donc pris connaissance des détails de cette affaire qui apportent un éclairage tout à fait différent de la situation.
Libdeau souffre de trois maux qui séparément auraient pu être résolus rapidement mais une fois cumulés engendrent une situation incroyablement complexe.
1) La chapelle, comme nous le savons, est une propriété privée mais elle n'appartient pas à une seule personne, en effet de successions en successions, le nombre d'ayants droits à ce jour se monte à une douzaine de personnes dispersées à travers le pays. Si cette information est connue aujourd'hui c'est grâce à un travail généalogique de fourmi réalisé par un notaire de Toul. Cela pour dire que la cession de la chapelle ne pouvait s'envisager plus tôt sans ce travail de longue haleine et sans l'accord de l'ensemble de ces ayants droits.
2) Monsieur Frigerio, qui m'a autorisé à divulguer son nom, originaire de Liverdun s'est effectivement proposé d'acquérir la chapelle en 2009 afin d'engager un projet de restauration. Fin 2010 un accord était trouvé avec les propriétaires pour finaliser l'acte de vente mais malheureusement, l'effondrement de la toiture cet hiver est venu tout remettre en question. En effet, les frais qu'engendrent maintenant l'urgence de la sécurisation du bâtiment et sa mise hors d'eau n'ont plus du tout la même échelle que ceux prévu pour une restauration étalée sur plusieurs années.
3) La chapelle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques mais elle n'est pas monument historique et ne peut donc pas bénéficier des aides liées à ce statut.
La combinaison de ces éléments fait donc la complexité de ce dossier mais il faut adresser un immense remerciement à M. Frigerio et Me Person qui dans l'ombre ont accompli un travail formidable qui porte ses fruits aujourd'hui.
Les propriétaires que l'on serait tenté de blâmer d'avoir à être les responsables de l'état de la chapelle sont au contraire loin de cette image. En effet pour la plupart, ce n'est que grâce aux recherches engagées qu'ils ont appris la situation du site, ils en ont été touchés comme tout à chacun, ont adhérés sans réserve au projet de restauration et sont toujours à l'heure actuelle soucieux des démarches en cours.
Pour résumer nous sommes donc face à la résolution de problèmes juridiques, financiers et techniques.
Dans un premier temps il faut donc un diagnostic technique de l'édifice pour savoir quels sont les travaux d'urgence et de sauvegarde à engager avant l'hiver (si possible). Cela doit être fait courant août avec un entrepreneur spécialisé et le service territorial de l'architecture et du patrimoine.
Ensuite il faut finaliser l'acquisition du site par le biais certainement d'une association. Cela permettrait d'avoir un interlocuteur unique pour la suite des démarches.
Comme toujours rien ne pourra se poursuivre sans le "nerf de la guerre" nécessaire aux travaux.
Enfin et surtout le soutien et l'implication du plus grand nombre est plus que jamais indispensable car ne soyons pas candide, la chapelle est encore loin d'être sauvée, les démarches sont longues et difficiles et aucun reproche ne pourra être adressé à ceux qui se sont engagés courageusement dans cette voie.
Je signale également que la création d'une association est actuellement à l'étude.